Les édifices religieux à Villy-en-Auxois
Villy-en-Auxois est une commune dans la paroisse de Vitteaux. Villy a été jusqu’à récemment une paroisse à part entière très dynamique. De nombreux édifices religieux existent encore à Villy :
- Église Saint-Martin (XIIe au XVIe siècle) et son calvaire du XIIIe siècle.
- Statue de la Vierge à la Montagne (pèlerinage annuel). Une cavité en contrebas accueille également une réplique de la statue de la Vierge.
- Chapelle de la Sainte Barbe (Reconstruite fin 2012-début 2013) du Village des lépreux (situés à l’est du village)
Eglise Saint Martin de Villy
Description de l’église Saint-Martin : Architecture
Dès l’entrée de l’église, on remarque 3 parties très distinctes et 3 styles différents : une longue nef, elle-même divisée en deux, un chœur plus élevé et une chapelle à droite. La première partie de la nef est précédée d’un porche où se trouve le baptistère. La cuve octogonale (8 étant le chiffre symbolique de la vie nouvelle ) est surmontée par une colombe, œuvre d’un artiste du village ( René Toulouse) symbole de l’Esprit Saint qui suivant la première page de la bible planait sur les eaux primordiales.
- La première partie de la nef date du XVème siècle. Elle a été profondément remaniée au XIXème siècle. Les accès se faisaient par deux portes latérales maintenant murées. Le grand portail a été ouvert au XIXème siècle. Cette nef était éclairée par plusieurs fenêtres semblables à celle qui subsiste à droite de l’entrée. Elles ont été remplacées par des ouvertures plus grandes au XIXème siècle. L’absence de contreforts le long des murs goutterots prouve que cette partie de l’église n’a jamais été voutée mais charpentée. Une fausse voûte en plâtre la recouvre actuellement.
- Le seconde partie de la nef est la plus ancienne. Construite au XIIème en style roman bourguignon reconnaissable à sa voûte en berceau brisé et ses arcs brisés. Elle comprend un transept dont la croisée porte le clocher du XII. Celui-ci surmonté d’une flèche octogonale élevée en 1861.
Cette flèche a été arrachée par une tempête le 6 juillet 2001 et reconstruite à l’identique dans les mois qui suivirent par l’architecte Simon Buri en 2002
. Elle culmine à 42 mètres. Les 2 berceaux du transept contrebutent la croisée et le clocher. Les travées suivantes constituaient l’ancien chœur qui se terminait par un chevet plat. La construction de cet ensemble est très soignée, réalisée en pierres de taille - Un nouveau chœur d’une hauteur plus élevée avec chevet à 3 pans a été ajoutée au XVIème siècle en même temps que la chapelle seigneuriale à droite. Par suite, le chœur gothique n’est pas dans l’axe de la nef mais dévié à droite vers la chapelle ouverte sur le chœur, autrefois séparée de la nef avec un accès particulier. Le mur de séparation a été détruit après la révolution. Les arcs des voûtes pénétrant directement dans les colonnes engagées, ainsi que dans les remplages des fenêtres sont caractéristiques du style gothique flamboyant. Les différentes clés de voûtes sont armoriées. Une autre chapelle ouverte au nord a été transformée en sacristie. Elle servait au début du siècle dernier au cours de catéchisme à Villy. En 1997 & 1998, l’église a été remarquablement restaurée.
Les sculptures de l’église de Villy-en-Auxois
De nombreuses statues ornent l’église. Dans la 1ère partie de la nef, de droite à gauche, on reconnaît Saint Vincent, patron des vignerons, nombreux dans cette région jusqu’au 18ième siècle, Sainte Anne, sur les autels latéraux, la Vierge Marie portant l’enfant Jésus, Saint Jospeh, Sainte Barbe ( qui a une chapelle sur les hauteurs de Villy en Auxois) et Saint Eloi, patron des laboureurs et des métallurgistes très présents dans la région. Dans le transept, devant des retables du XVIII, le sacré cœur de Sainte Thérèse, autrefois objet de grande dévotions, à gauche une croix et une piéta du XV en pierre polychrome. Toutes ces statues de style sulpicien en plâtre sont du XIX ou début XX sauf la vierge et la Piéta.
Saint Roch paroisse de Villy
Dans la partie de la nef romane : Saint Roch invoqué autrefois contre la peste et les maladies de bétail, Saint Jean-Baptiste, Saint Pierre. Dans la chapelle seigneuriale : un Saint évêque (Saint Germain d’Auxerre ? dont le culte était fort dans la région) Saint Joseph, Sainte Anne et Sainte Reine. Dans le chœur Saint Nicolas et Saint Martin patron de la paroisse. Elles sont datées du XVIème et inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le maitre autel en bois doré à la feuille d’or est du XVIII, style louis XVI classé MH. Sur le retable on reconnait à droite l’archange Raphaël guidant le jeune Tobié à gauche l’archange Michel et son épée terrassant le démon.
Les vitraux l’église Saint Martin de Villy en Auxois ( Paroisse de Vitteaux)
La plupart des verrières sont du XIXème siècle. De droite à gauche, elles rapportent des épisodes de la vie de Saint Martin, saint patron de la paroisse de Villy-en-Auxois. Dés l’entrée, on est frappé par la taille et la beauté du vitrail de l’abside. Il date du début du XVIème siècle, classé MH. Il représente l’arbre de Jessé thème fréquent au Moyen Age. De Jessé, couché en bas de la verrière sort un arbre. Au bout des branches sont présentés les rois de Judée qui d’après les prophéties de l’ancien testament sont les ancêtres du Christ. Sur la panneau de droite, suivant la tradition sont représentés à genoux les donateurs surmontés de leurs saints patrons, Pierre et Jean-Baptiste. D’après les dernières études, on a remarqué que les costumes des personnages indiquent la fin du XVème et que l’écu armorié donne un élément sur les noms des donateurs. Il se lit ainsi en terme héraldiques » Des gueules au chef d’or chargé de deux étoiles à cinq rais de sable » soit plus simplement « sur fond rouge surmontée d’une bande dorée ornée de 2 étoiles à 5 branches ».
Ce blason se retrouve dans la chapelle seigneuriale et il a été donné comme armoiries à la commune de Villy. Ces armoiries bien connues sont celles de la famille de Gerland. Elles se répètent coupées et écartelées aux clefs de voûte du chœur et de la chapelle seigneuriale. Le coupé et l’écartelé présentent 3 béliers de la famille de Cusigny. On peut conclure que le chœur , la chapelle seigneuriale, et le vitrail sont dus à la générosité de Pierre Poinceot de Gerland, le mari de Jeanne de Cusigny, seigneur de Charigny, Montigny et Villy qui de 1491 à 1513 fit de Villy sa résidence principale;
Sur le pan de droite du choeur subsistent des morceaux d’un vitrail de la même époque représentant Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre. L’agrandissement du choeur a permis un aménagement liturgique conforme aux orientations de Vatican II (autel au centre, etc.)
NB : Un grand remerciement à Marie-Thérèse Maillard pour ces informations et ses photographies !
